•                             Les Innocents : les martiens sont de retour

     

    Voici un autre retour inattendu. 

    Celui des Innocents, formation pop hexagonale qui a marqué la fin des eighties jusqu'au début des années 90) 

    L'histoire des Innocents épouse celle de cette époque charnière pour la scène pop/rock d'ici, entre la fin du mouvement alternatif et l’ère Noir Désir/Louise Attaque. 

    Lorsqu'en 1986 sort « Jodie » (leur premier single), le top 50 existe toujours et Julie Piétri ou François Feldman y sont encore classés.  

    (Comme dirait Patrick Cohen) ce n'est pas rien Les Innocents. 

    Des milliers de disques vendus, Des chansons marquanteset davantage encore, une patte, un style. 

    De même que pour les anglais de Blur, plus de 15 ans se sont écoulées entre la publication de leur dernier opus et ce nouvel album sobrement intitulé Mandarine. 

    Un album que l’on qualifiera de disque de retrouvailles.

    celles d' un groupe et de son public mais aussi des retrouvailles entre deux hommes, deux frères de musique, (que des différents avaient éloigné) Jipé Nataf et Jean-Christophe Urbain.

    Ce dernier avait brutalement quitté le groupe après le quatrième opus (jamais joué sur scène).

    Une faute très difficilement pardonnable pour Nataf (qui mettra plus de 10 années pour s’en remettre), ce soudain départ provoquant la fin des Zinnos. 

    Ce come-back discographique en ce printemps 2015 est donc une belle surprise. 

    Ce cinquième volet des Innos qui ne changera pas la donne de ce groupe dont on connaît par cœur la couleur musicale (pop). 

    Pas grand-chose n’a changé chez les gens-là. Qualifiés régulièrement (à juste titre) de Beatles à la française, le tandem Nataf-Urbain possède toujours ce don pour les mélodiques d’orfèvre, les chansons qui fleurent bon la nostalgie et un romantisme à la française.  

    Pas de synthé eighties ou de boucan guitares façon Muse voir U2. 

    Ici on privilégie l’authentique, le vrai, les valeurs traditionnelles. Les fans de Fauve et autres Grand Blanc n’y retrouveront sans doute pas leurs billes. 

    Davantage variétés-pop que pop/rock, les Zinnos ont conservé cette couleur romantique et nostalgique qui leur est propre.  

    Mandarine est un album quasi-exclusivement acoustique.

    A la manière du duo Souchon/Voulzy (dont ils ne sont pas trop éloignés) ou d’un The Divine Comedy, le tandem Nataf/Urbain écrit de petites ritournelles qui entrent immédiatement dans les tympas comme ce « Love qui peut » ou le plus elliptique « les Philharmonies martiennes » qui ouvre le disque. 

    Une forme d'artisanat qui force l"admiration.

    Seul légér bémol, le risque de redite à la longue si de nouveaux albums venaient à paraitre. 

    D'aucuns pointeront alors la tendance à se répéter de Nataf / Urbain.

    Les autres, ceux qui ont usé leurs albums Fous à Lier et Un Monde parfait jusqu'au plastique et régalé leurs tympans avec les tubes « Un Autre Finistère », « Colore » ou « Un Monde Parfait » se replongeront avec bonheur dans cette atmosphère délicate. 

    Après un plat de résistance un peu lourd (Muse), cette délicate mandarine fera un très joli dessert. 

      

                             

     

     

     

     

     


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  •                               Voir : BLUR en concert  au Zénith (Paris, France)

      

    L'attente fut longue, interminable même pour certains fans, parmi les plus inconditionnels.

    Douze ans.

    C'est en effet le nombre d'années qu'il aura fallu patienter avant d'avoir la possibilité de voir et d'entendre, le groupe anglais sur une scène parisienne.

    Un long bail, qui s'allonge davantage si l'on considère que la formation qui avait foulé le sol de l'Olympia ce soir-là, n'était pas le Blur du line-up originel, le guitariste Graham Coxon n'étant alors plus de la partie (évincé pour des motifs disciplinaires).

    Il faut donc remonter à plus de quinze ans en arrière pour trouver trace d'un passage dans la capitale de la formation de Damon Albarn sous son format d'origine. C'était le 16 septembre 1999 au Théâtre de la Mutualité.

    C'est donc d'un véritable évènement qu'il s'agit que ce retour des anglais sur une grande scène parisienne, en l'occurence le Zénith, plein à craquer. 

    Deux heures d'un show héroïque ébouriffant avec lequel les quatre anglais ont démontré que leur réputation de grand groupe de brit pop n'était pas usurpée, loin s'en faut.

    Un retour ultra-jouissif et un moment d'histoire musicale. Tout simplement.

    http://concert.arte.tv/fr/blur-au-zenith-de-paris

     

     

     

     

     


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                    Muse - Dead Inside - Le live du 08/06

     

     

                   

                       Muse - Psycho - Le live du 08/06

     

     

      Atmosphère survoltée lundi sur le plateau du GJ pour accueillir le groupe de Devon qui, après quelques palabres (où il fut notamment   question de...  tennis) a interprété comme il se doit deux titres live sur le plateau chauffé à blanc pour l'occasion.

      Enjoy!

     

     

     

     

     


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    C'est ma mère qui me disait toujours « si tu n’aimes pas, iinutile d’en dégouter les autres »

    Excepté lorsque, comme via ce blog, je dispose d’une liberté quasi-totale d’expression.

    Alors, que les musofans quittent cette page sur le champ (s’ils ne veulent sentir monter en eux le vent de la colère) car ça va saigner.

    Dimanche, le ciel était bleu azur, la température idéale (et le barca venait de remporter sa cinquième Ligue des champions). Bref votre serviteur était de bon poil (d'où mon papier positif sur Drones).

    Aujourd’hui, le temps est maussade, c’est le début de la coupe du monde de foot féminin et les pollens me rendent la vie impossible.

    Trève de plaisanterie.

    Muse est un groupe qui a pris une telle dimension (commerciale notamment ) ces dernières années qu’il est temps de s’attaquer à cette supercherie.

    Première chose : je ne voue pas de détestation particulière à l’égard de cette formation. Au contraire, j’ai placé de grands espoirs dans ce combo. Davantage son évolution et le virage pris récemment me désolent et motivent ce papier de dépit.

    Parti d’un genre à mi-chemin entre le grunge et la brit pop, cette formation n’a depuis cessé de dégringoler au point de presque s’auto-parodier avec le très amusant Drones, leur dernier opus paru lundi.

    On connaît tous (les fans surtout) l'histoire.

    Elèves du même lycée à Devon (sud-ouest de l'Angleterre), trois adolescents décident de mettre en commun leurs qualités. Le batteur Dominic Howard et le guitariste Matthew Bellamy proposent à leur pote Christopher (initialement batteur) d’intégrer le trio en apprenant la basse. Ensemble, ils forment Gothic Plague, transformé en Fixed Penalty puis Rocket Baby Dolls. En 1997, le trio abandonne les études, change de nom et devient Muse. Le groupe participe à un tremplin du type Battle for bands qu'il remporte à sa grande surprise (notamment en détruisant son matériel). Fort de cette victoire (et d’une réputation de groupe à suivre de très près) le trio publie en Septembre 1999 son premier album intitulé Showbiz. Un disque qui leur vaut d’emblée d’être comparé à Radiohead ou à Nirvana.

    Une comparaison pas trop exagérée tant ce disque possède des qualités hors du commun : songwriting unique, son et démarche singulière... sans parler des nombreux tubes, font de ce premier album un classique instantané.

    A peine deux ans plus tard, sort le second volet intitulé Origin of Simmerty. Un opus moins abouti, moins digeste.

    en 2003; Muse a voulu sans doute s’absoudre de ses premiers pêchés avec son troisième disque, Absolution, un opus à la tonalité mystique avec lequel le groupe refait à nouveau parler la poudre. On aime ou on aime pas (le chant plaintif de Bellamy notamment), mais lorsque les anglais éccrivent des chansons telles que « Time is running out » « Sing for Absolution » ou encore « Hysteria » peu de groupes dans le monde sont capables de rivaliser.

    Muse a alors tout pour devenir le plus grand groupe pop/rock de cette Terre (devant Coldplay et U2) Ne lui reste qu’à conquérir l’Amérique, terre sur laquelle Bellamy and co ne possèdent pas encore la notoriété acquise en Europe.

    Ce sera chose faite avec le quatrième album : Black Holes and Revelations.

    Un disque moins réussi que les précédents et avec lequel le groupe commence à se répéter, multipliant les fautes de gouts notamment avec un single « Supermassive Black Hole » n’annonçant rien de bon concernant l’évolution future du groupe.

    On n’avait encore rien entendu.

    C’est après que les choses se sont vraiment gâtées.

    Sur The Resistance (au concept assez fumeux), Muse confirme le virage commercial pop pris avec Black Holes and Revelations. 

    L’inspiration ne se fait plus présente qu’à de rares moments.

    Empreints grossiers (Queen, Depeche Mode) le combo de Devon a à l’évidence, égaré son âme.

    Surtout, le groupe, semblant ne plus savoir quoi faire pour se rendre intéressant, devient le champion du n’importe-quoi. La mégalomanie jusque là patente de Matthew Bellamy se fait jour, nous valant quelques morceaux de bravoure (les trois Exogénésis de la fin de l’album).

    Pour le trio anglais, se renouveler devient le défi le plus grand à relever.

    Compositeur de l’hymne officiel des JO de Londres de 2012, Bellamy est désormais une rock star qui n’a plus rien à prouver. Le groupe a accompagné U2 sur sa dernière tournée et beaucoup le comparent désormais à Queen.

    En 2012 parait The Second Law, le sixième album de Muse.

    Le trio pille les tendances musicales (dubstep) du moment. « Follow me » nous réclame Bellamy. Sur le chemin de toujours davantage de démesure  et de grandiloquence?

    Sur scène le groupe joue désormais sur d’immenses tours illuminées et un show de Muse ressemble davantage à un spectacle pyro-technique qu’à un concert.

    Le public, lui, n’en a cure. Les albums du groupe se vendent par camions (plus de 70 millions d’exemplaires écoulés à ce jour) et la notoriété de Muse est désormais mondiale.

    De nouveau Radiohead (ou nouveau Nirvana), Muse est devenu un petit Queen. Certes toujours virtuose, Bellamy a perdu l’humilité qui était la sienne au début du groupe (Matthew rêve désormais de jouer dans l’espace (LOL).

    De groupe indépendant au dessus du lot Muse est devenu une énorme cash machine en même temps qu’un Frankenstein musical.

    Drones, leur nouvel album, qui se veut pourtant un retour aux sources, confirme cette évolution. Boursouflée, la grenouille Muse est devenue (bien) trop grosse.

    Le succès commercial ne se démentant pas, les fans de Showbiz et Absolution n’auront plus qu’à réécouter avec un brin de nostalgie les premiers opus du groupe. 

    Muse est devenu un genre de parodie. Ou sa propre caricature. 

     

     

     

     


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  • MUSE (et ma migraine)  Dimanche 7 juin 2015.

     Ciel bleu azur, une température estivale, une victoire du Barça la  veille. .. et si je m’écoutais le dernier album de Muse ?

     (Ceux qui me suivent le savent déjà) MBPR n’est pas très friand de  ce groupe mais il ne demande qu’à être convaincu.

     Quelques clics bien ciblés plus tard, je rapatrie (n'en déplaise à ma  copine Hadopi) le contenu de cet opus sur le disque dur de mon  ordinateur.

     12 titres donc pour un album d’une durée moyenne, qui m’évitera  peut être les traditionnels maux de tête   que votre serviteur peut  attraper à l’écoute des disques de la bande à Matthew Bellamy. 

     « Dead Inside » ouvre l’album. Un morceau énergique, assez typique de ce que fait Muse depuis plusieurs années et qui rappelle «  Undisclosed Desire » sur The Resistance.

    Du pop/rock parfaitement  calibré pour les ondes (rappelez-vous les signes "Uno", "Starlight" "Uprising").

    Un court extrait d’un discours (qu’on croirait tiré du Full Metal Jacket de S.Kubrick) pour lancer le 'déjà) tube « Psycho ». Rythmique martiale, un gros riff (les connaisseurs affirment même que Bellamy le joue depuis longtemps) une basse saturée et les habituelles vocalises aigues de Matthew. Emballé c’est pesé.

    Quelques notes de piano lancent « Mercy » sorte de « Starlight» en plus speed. Du réchauffé.

    Avec « Reapers » Muse ose tout. Solos à la guitar-hero (Stevie Vaï), effets  sur la voix, synthés eighties et riffs heavy, Du Duran Duran (ou du George Michael) à la sauce metal/fusion. Audacieux.

    « The Handler» enfonce le clou de ce rock grandiloquent. Remisées au placard les expérimentations electro des disques précédents, Muse se remet à faire du rock et joue ici à tout berzingue.

    Un intermède parlé (« JFK ») et c’est reparti de plus belle.

    « Defektor» ,futur tube, évoque la manipulation des consciences. Alors Muse comme nouvelle conscience des humains? Why not. Il faut dire que ce septième disque aborde les thèmes du complot et de la manipulation des esprits.

    Atmosphère davantage pop sur « Revolt » qui calme quelque peu le jeu. Bellamy chante ici parfois comme Mika (ou,Freddie Mercury) et nous scande un message d’espoir: « You can revolt » (sous-entendu de l’oppression qui nous guette) nous rassure-t-il.

    La descente progressive se poursuit avec « Aftermath » un titre sur lequel on a d’abord l’impression d‘entendre la guitare de Mark Knopfler ou de The Edge avant de croire avoir le nouveau Radiohead dans les tympans. Bluffant.

    « The Globalist » rappelle les grands délires de l’album The Resistance. Dix minutes sur lesquelles Bellamy se prend pour Thom Yorke (ou Freddie Mercury). Assez vain et inutile.

    Le titre éponyme qui referme l’album est un genre de chorale au goût indigeste qui confirme cette soudaine baisse d’inspiration.

    Qu’importe (et la migraine repointait le bout de son nez).

    Davantage homogène que les précédents disques, le groupe originaire de Devon retrouve ici un second souffle salutaire tout en ne perdant rien de son audace et de sa flamboyance.

    Avec ce Drones, sorte de de concept-album, c’est le retour au rock (davantage à celui d’Absolution qu’à celui d'Original of Simmetry) d’un grand groupe britannique, certainement parmi les meilleurs du moment, qui n’a pas fini de faire parler de lui tant sa créativité et son ambition paraissent sans limite.

     

    Sélection de titres : Psycho, The Handler, Defector, Aftermath, Revolt

     

     

     

     


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