Ce billet aurait pu s'intituler "Je n'aime plus Radiohead"

Ecrit presque à chaud (après davantage qu'une seule écoute tout de même), le sentiment de déception prédominait à l'écoute de cette galette

Moins évident qu'In rainbows, The Kings of limbs est beaucoup plus compact (huit titres seulement), dense ,et il est bien difficile d'en ressortir un ou deux titres en particulier

C'est d'ailleurs ce qui frappe à la première écoute de TKOL : l'absence de titre à potentiel commercial (pas de "Nude", de "Reckoner" ni de "Jigsaw")

TKOL ests ans doute l'album le plus aventureux (et aussi le plus riisqué des anglais) dont la musique n'a jamais sonnée aussi désincarnée et minérale que sur ce roi des limbes étrange

Quelque part à mi-chemin entre The Eraser (le disque solo de Yorke) et Kid A, cet opus déroute autant qu'il peut fasciner

Il faut se faire à l'idée que désormais libéré de toutes contrainte commerciale , le groupe d'OXford n'en fait plus qu'à sa tête (de radio)

Ici, pas de single à proprement parler sur ce disque, sorte de suite expérimentale et barrée à In Rainbows.

La structure classique couplet/refrain a presque totalement disparu (et l'optique pop/rock avec elle sans doute)

Le chant de Thom Yorke ressemble désormais davantage à une longue plainte plaquée sur des tempos évoquant le dub step ou une electro minimaliste (la guitare de Greenwood est reléguée au second plan sur cette glatte )

Cet album divisera les fans de Radiohead : ceux qui ne jurent que par Ok Computer ou The Bends divorceront sans doute avec le groupe de leurs rêves alors que les adorateurs de Kid A ou d'In Rainbows verront dans cette galette une suite logique de l'évolution musicale de Thom Yorke et de sa bande

A l'heure où j'écris ces lignes, j'avoue avoir encore du mal à savoir quoi penser de cet album et à savoir dans quel camp me situer

Peut être dans celui des sceptiques, ceux pour lesquels ce disque laisse un peu sur sa faim, avec (allez savoir pourquoi) cependant un petit gout de reviens-y

Certaines pistes difficiles d'accès ("Bloom" "Lotus flower", "Give up the ghost") méritent qu'on leur accorde plusieurs chances

Demeure une question de taille: où sont passées les mélodies inspirées d'Ok Computer ou de Kid A qui ont fait la réputation de cette formation ?

De Radiohead j'exige davantage que de brillants arrangements (aussi brillants soient-ils) ou de subtils bidouillages

Affreux réactionnaire nostalgique que je suis

Même après plusieurs écoutes successives , ce King of limbs ne livre pas sa vérité (à l'image du clip de "Lotus flower" dont on ne sait pas s'il on doit en rire ou en pleurer)

A l'évidence la musique de Radiohead s'adresse désormais davantage au cerveau qu'au coeur.

Et si finalement le combo d'Oxford n'avait été que celui d'un ou deux albums (Kid A et Ok Computer) le reste étant surcôté et devant autant au génie de son ingénieur du son qu'au talent d'écriture de ses membres ?

Peut être est-il encore trop tôt pout juger ce huitième opus sorti au nez et à la barbe de tous

Ou, tout simplement suis-je peut être nostalgique d'un groupe à guitares que le combo anglais n'est à l'évidence plus

La particularité de cette formation est d'avoir eu constamment un coup d'avance sur toute l'industrie musicale

A moins qu'il ne faille que Radiohead s'arrête, pour laisser libre cours à l'imagination de Thom Yorke ?

Le groupe de Thom Yorke a déjà beaucoup fait pour la musique... et la longevité est un défi de taille

Il n'empêche la musique de ce combo ne ressemble à aucune autre et en cela il est difficile de leur enlever le qualificatif de grand groupe

N'est-ce alors pas là l'essentiel ?

A vous de juger un disque que je n'adore pas particulèrement mais que je ne déteste pas non plus (surtout sa seconde moitié)