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PJ HARVEY nous émeut encore
J'attendais son retour avec impatience
En tout cas au moins autant que celui de l'islandaise Bjork
Il faut dire que depuis ses débuts et les premiers accords (sales) de « Dry » PJ est un peu ma muse, ma marraine en quelque sorte, celle qui m'a converti au rock indé et qui m'a définitivement fait passé du côté obscur celui de l'underground
Autant dire...pas touche !
Mais lorsque la plupart de ses fans ne jurent que par ses albums bruts et radicaux comme « To bring you my love » ou le dernier « Uh uh her » je lui préfère sa facette pop, lumineuse comme sur des titres tels que « Angelene » sur « Is this desire » ou « A placed called home » ou encore le flamboyant duo avec Thom Yorke « This mess we're in » sur « Stories » (j'ai d'ailleurs une tendresse particulière pour cet album qui est un peu le mal aimé de ses disques)
C'est donc avec un mélange de stress et d'excitation que je m'apprêtais à accueillir le retour de l'anglaise
Elle m'a pour le moins surpris
La pochette du cd d'abord : Polly Jean dans une tenue blanche immaculée avec une coiffure qu'on devine victorienne et les mains croisées ... ça frappe l'imagination !
Le contenu ensuite...
C'est la grande nouveauté de ce septième album, la belle a choisi le. .. piano
Quoi ?? Pj Harvey sans six cordes ?? est ce possible
Et oui, celle qui aime toujours surprendre a sur pour ce « White Chalk » remisé son instrument pour la troquer contre les sept octaves d'un piano
Il fallait oser
Le résultat est cependant à la hauteur : au départ déroutant, « White chalk » se révèle majestueux, splendide bref d'une grande beauté (et d'une grande tristesse également)
« The devil », « When under ether » « The piano » « Dear darkness » sont des chansons superbes
Le changement d'instrument n'y change rien
Polly Jean Harvey n' a rien perdu de son immense sens du songwriting
A croire que même accompagnée d'un triangle et d'une guimbarde, elle serait encore capable de composer de grandes chansons
Un piano et une voix donc sur ce disque vraiment minimaliste
Mais pas n'importe quelle voix
La deuxième nouveauté sur « White Chalk' c'est que Polly jean (c'est décidé si j'ai un jour une fille je la prénomme Polly Jean) a décidé d'explorer ses capacités vocales avec un tout nouveau timbre aigu et haut placé qui déroute à la première écoute et envoûte complètement par la suite
Derrière ce disque intimiste (qui fait parfois penser à certains albums de Tori Amos) il y a un grand nom : John Parish, producteur (aux côtés de l'habitué Flood) de ce « White chalk »
Convoqué par la dame du Dorset (mais c'est où au fait le Dorset ?) Parish a le bon goût de ne pas en rajouter, d'habiller les mélodies de Miss Harvey avec un minimum de sons et d'arrangements, ce qui est très bien vu
Une pincée de batterie par ci, quelques cordes et des chœurs ici et là et pas grand-chose de plus
Pour le reste, laisser le charme (et la dame) agir
Certes « White chalk » ne fera pas se trémousser dans les chaumières et invite davantage au reccueillement et à la méditation qu' à la fiesta mais ce n'ést pas ce qu'on lui demandait de toutes façons
Sans être le meilleur album de l'anglaise ni le chef d'œuvre annoncé, « White chalk » est un très beau disque, très émouvant, bouleversant même parfois (« The mountain »)
Parfait pour s'endormir
Merci
http://www.myspace.pjharvey
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