• MORRISSEY : un homme en colère

    Michael Stipe, Robert Smith, Billy Corgan... certains noms possèdent un réel pouvoir : celui de déclencher invariablement un sentiment, e émotion, un frisson même chez l’amateur de bonnes (ou pas) sensations musicales.

    Morrissey est précisément de ces patronymes. de ceux qui évoquent un sentiment, une histoire. Celle des Smiths évidemment mais aussi une autre, plus vaste : celle de la pop britannique.

    A 55 ans, le Moz est un des représentants les plus prestigieux de ce genre musical.
    Les dernières sorties discographiques du mancunien n’ont pourtant  pas déclenché un fol enthousiasme auprès de ses fans et le chanteur s’est même davantage fait remarqué par ses sorties dans les médias que par ses créations. Aussi, lorsque l’on apprend qu’un nouvel album du Moz paraitra courant juillet, MBPR ne saute pas forcément au plafond (mais n'en oubliera pas pour autant son devoir de bloggueur).

    Intitulé de manière provocatrice, World Peace is none of your business est paru ces jours derniers et même après plusieurs écoutes, votre serviteur est encore assez partagé quant à sa valeur.
    Non pas que les douze titres que contient ce cd (plus six autres qui valent le détour sur la version Deluxe proposent une révolution sonore qui déconcerteraient. Non, au contraire on peut y entendre un Morrissey en grande forme et au verbe retrouvés. C’est ailleurs que le bât blesse. Dans le choix d’arrangements et d’un producteur (Joe Chiacrelli) pas toujours bien pensés.

    Les albums de Momo en solo se succèdent et la nostalgie de l’alchimie des Smiths ne disparaît pas.

    Ecouter un album du Moz c'est comme se mettre dans les tympans un disque de Sting ou de Paul McCartney. La comparaison avec le passé glorieux de leur groupe d'avant est inévitable.
    WPISNOYB n’est pas un mauvais album. Loin s'en faut. Il est quelque peu inégal, recelant de bonnes comme de moins bonnes surprises. 

    La première étant le ton et la férocité du verbe de Morrissey sur cet opus. 

    C’est qu’il a des choses à nous dire l’anglais. Et des choses qui font mal. Le ton est donné dès le premier titre éponyme "World peace is none of your business". «The rich must profit and get richer and the poor must stay poor», « Each time you vote you support the process »...  Morrissey s'en prend violemment à nos gouvernants ainsi qu'au système libéral.

    "I'm not a man" est un climax dans le genre pop song à visée de détestation du genre humain.

    On sait le mancunien très investi dans le soutien et la défense de la cause animale. l'album n’oublie pas de sacrifier au à traditionnelle complainte anti-corrida (« The bullfighter dies »).  On ne lui en voudra pas.

    Nonobstant son éternel air de dandy , l’ex chanteur des Smiths nous fait méditer sur la cruauté du monde qui nous entoure et sur les enjeux du futur.
    Le contraste entre mélodies chatoyantes et paroles à la tonalité incisive est alors saisissant.
    D’aucuns diront certainement qu’il radote, qu’il s’auto-parodie voir que certains de ses choix artistiques (les guitares espagnoles) sont d'un goût contestable.

    Qu’importe. MBPR est de ceux qui lui pardonneront toujours ses éventuelles fautes de goût.

    Morrissey is back. 

    All we (still) need is him. 

     

     

     



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