• L'album post-Covid d'ARCADE FIRE

    L'album post-Covid d'ARCADE FIRE

     

     

    On les attendait.

    Ou plutôt devrais-je dire, on ne les attendait plus.

    Il aura fallu 7 années aux canadiens d'Arcade Fire pour présenter une suite au plutôt moyennement accueilli Everything Now, paru en 2015.

    Sept longues années, entrecoupées de tensions, d'une pandémie mondiale, soit autant de motifs de frustration pour une formation devenue au fil des ans et des albums une référence et un poids lourd de la scène pop/rock internationale.

    Condamnés comme tous les artistes durant cette période au silence forcé, les montréalais auront donc été assez peu productifs dans cet intervalle de temps à l’exception d’une BO publiée en 2019. Un maigre bilan pour les fans de cette formation si prisée des fans de musique indie. 

    C'est donc avec enthousiasme que j’accueille en ce mois de mai ce disque, celui du retour à la vie artistique d'un des groupes les plus scrutés de la planète.

    La pochette signée de l’artiste JR frappe les esprits. Un oeil en très gros plan nous fixe. L'iris d’un noir brut tranchant avec les couleurs vives autour inquiète. Saisissant.

    Premier constat : Alors qu'Arce Fire nous avait habitués à des projets souvent gargantuesques (comme Reflektor, WE est un disque court. 10 titres et une durée totale d'à peine quarante minutes, le groupe réalise cette fois-ci un retour qui mise sur l'efficacité. 

     

    D'emblée, le premier titre nous rappelle la période angoissante que nous venons de traverser...

    «t’s the age of doubt/ And I doubt we’ll figure it out / Is it you or is it me? / The age of anxiety (Are you talking to me?) » chante Win Butler sur une ritournelle jouée au piano. Un titre avec lequel le groupe reprend sa posture de témoin de notre époque, après avoir adopté sur l'album précédent un discours quelque peu moralisateur.

    Un bon départ avec ce morceau haletant qui aurait pu figurer sur "the Suburbs » ou "Neon Bible"

    Les choses se gâtent par la suite.

    Dès ce « Age of Anxiety II» avec lequel l’élan pris est presque réduit à néant.

    Win et Régine ont beau y mettre du cœur, les frissons procurés par le titre introductif disparaissent à l’écoute de ce morceau qui semble hésiter sans cesse entre Bowie et LCD Soundsystem. Un mélange des genres maladroit et mal maitrisé.

    Passé un prélude instrumental inutile et superflux, Arcade Fire retrouve son inspiration et le lyrisme qui a fait sa légende sur "End Of Empire I-III". Un titre avec lequel Win convoque le fantôme du White Duke (celui de Ziggy Stardust)

    Une des perles de ce disque.

    Avec « End of Empire I-III» Arcade Fire retrouve l'inspiration et le lyrisme qui a fait sa légende. 

    Plus glam que jamais, Win convoque ici le fantôme du White Duke de Ziggy Stardust. Une belle réussite et une des perles du disque.

    Seconde parenthèse bowiesque avec « End Of Empire IV (Sagittarius A*)» dont la montée chromatique au piano renvoit aux plus belles heures du Starman. David Jones a du apprécier, là où il se trouve. Spatial. 

     

    Avec les deux « The Lightining" Butler renoue avec son écriture singulière et ses morceaux bâtis en deux parties, la seconde comme une accélération de la première. Une recette déjà entendue mais qui s'intègre bien dans cet ensemble.

    C'est donc d'un retour aux sources qu'il s'agit avec cet opus. Un retour au glam et au baroque, aux  sonorités des débuts et à l'énergie rock.  

    Sur« Unconditionnal (Lookout Kid) » c’est un Arcade Fire au coeur tendre qui tend ses bras. Sur une rythmique folk dansante, Win Butler nous rappelle que lui et son épouse Régine sont désormais quadras et heureux parents d’un fils de 9 ans. Un titre pour les papas et les mamans et leurs angoisses.

    C’est donc un retour aux sources qu’opère la bande à Butler avec WE. Un retour aux sonorités des débuts, au baroque, au glam et à l’énergie rock.

    La seconde partie de ce « Unconditionnal » (sur lequel on peut entendre rien de moins que l’immense Peter Gabriel), nous surprend une nouvelle fois et nous rappelle qu’Arcade Fire est un collectif inclassable, une formation hybride, entre rock, new wave, folk et sonorités électro. 

    Le disque se clôt sur un "WE" fédérateur, aux accents biblique qui sonne comme une invitation à nous retrouver après cette période terrible.

    Le disque de l'espoir et du retour à la vie donc que ce WE .

     

    Dépositaire d'un son massif unique (le disque a cette fois été produit par Nigel Godrich) et d'une écriture singulière, Arcade Fire n’est sans doute pas le meilleur groupe de ce monde.

    Proclamé sauveur du rock à ses débuts, il charme les fans autant par ses imperfections et ses maladresses que par ses flamboyances.

    Après un cinquième disque en demi-teinte, AF revient ici a ses racines, cette musique aux accents rétro (les canadiens n'ont jamais rien inventé) et ce son vintage qui leur sied tellement bien. Un retour et une envie, celle de se retrouver, de renouer ce lien qui, un temps interrompu unit les consciences individuelles.et collectives 

    We est un disque cathartique et fédérateur.

     

     

                     

     

      

     

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