• Gros plan : ARCADE FIRE


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    Oyez Braves Gens !
    Arcade Fire est revenu !
    Pour beaucoup d'amateurs de bonne musique et notamment de rock, nul doute que le retour du couple Win Butler/Régine Chassagne et de leurs amis occupait une place de choix sur les agendas.
    il faut dire que rare sont les groupes qui auront recueuilli un tel concert de louanges à leurs débuts.
    Somptueux, lumineux, épique, poignant... tous les qualificatifs ont été employés pour décrire Funeral première galette des canadiens sortie en 2004 et coup de maître.
    L'étape du second opus s'avérait donc un piège redoutable pour les canadiens : soit Butler and co confirmaient les attentes nées de Funeral en publiant un second album au niveau (ou pas très éloigné) du précédent, soit leur nouvel opus se révélait en dessous des espoirs suscités par Funeral et ils se voyaient immédiatement relégués dans le peloton de la moyenne des groupes indés, peloton dont ils s'échappaient brillamment jusque là.

    C'est fébrilement qu'au début du mois j'entre enfin en possession de Neon Bible (du titre d'un livre de l'écrivain américain John O Toole) successeur de Funeral.
    Un coup d'œil sur l'aspect extérieur d'abord : sur fond noir avec des liserets colorés qui dessinent les contours d'un livre qu'on imagine être la Bible, pas de doute la la jacquette de cet opus est dans la lignée sobre de Funeral.
    Le parallèle ne s'arrêtera pas...

    Dès les premières mesures de Black Mirror je me rends vite compte que les montréalais reprennent les choses là où ils les avaient laissées auparavant. Bien que plus noir que son prédécesseur ,Neon Bible s'inscrit dans la droite ligne des autres albums des canadienes et on y retrouve tout ce qui fait leur personnalité à savoir lyrisme sombre, profondeur, sens de la dramaturgie et de la tension émotionnelle, exaltation vocale bref du Arcade Fire dans le texte...
    A quelque chose près cependant : l'effet de surprise ne joue plus en faveur et Win,k Régine and co vont devoir compter uniquement sur leur talent et leur inspiration pour convaincre l'auditeur cette fois-ci.

    Si Tunnels sur Funeral emportait tout sur son passage, Black Mirror ne parvient pas à se hisser à ce sommet malgré une montée paroxystique et un Win littéralement habité.
    Malgré une orchestration de cordes magistrale (merci Owen Pallett arrangeur en titre d'Arcade Fire), le titre n'atteint pas les cimes de ses prédécesseurs. Belle entrée en matière en tout cas.
    Second titre Keep the car running et morceau impeccable avec une ligne de chant qui évoque les légendes du rock blanc telles que Jerry Lee Lewis ou Roy Orbison. C'est bien fichu. Arcade Fire a des racines et les exhibe avec fierté.
    L'éponyme et très court (deux minutes dix huit c'est un peu court pour marquer les esprits) Neon Bible calme un peu avec ses arpèges délicats rappelant le Cold Wind de la Bo de Six feet Under et ses chœurs martelés comme autant d'amen.
    Mais c'est aussitôt pour mieux redécoller avec le premeir single Intervention et son orgue d'église en intro n peu lourd à digérer mais un titre qui s'impose toute fois sans problème.
    Black wave/Bad vibrations est fait d'un tout autre bois et marque un tournant. Construit en deux parties (la première assurée par Régine porteuse d'espoir et la seconde très sombre chantée par son compagnon Win Butler), ce titre qui rappelle Une année sans lumières pour ses textes à la fois en français et en langue anglaise lance la partie la plus sombre de Neon Bible. L'heure n'est ni à la joie ni aux réjouissances semblent nous faire comprendre les canadiens.
    C'est maintenant l'orage qui gronde sur Ocean of Noise, chanson bouleversante qui nous émeut presque aux larmes tant la mélodie et l'émotion transmise par Win est palpable. Une des perles du disque. Comme toujours avec Arcade Fire, la vie reprend bien vite ses droits et c'est The well and the lightouse et son piano entraînant digne de Great balls of fire de la légende Jerry Lee lewis qui se charge de nous redonner des raisons d'espérer.
    Ouf, il fallait bien ça avant d'aborder la dernière partie de ce second album des canadiens.
    Un titre raté (il en faut toujours un sur un album des montréalais)tiens... Cette fois-ci c'est l'inutile boogie rock (Antechrist television blues) sorte d'O.M.N.I (objet musical non identifié) dans la discographie des montréalais et seule ombre au tableau de ce Neon Bible

    Windows Still qui suit impose une grâce et une élégance qu'on trouve chez peu d'artistes. C'est majestueux et c'est beau rien à redire.
    La dernière partie du disque est composée de deux titres aux visées musicales totalement divergentes. Si je m'étonne de retrouver le titre no cars go sur cet album (ce morceau figurait sur le premier EP des montréalais), il faut reconnaitre que la nouvelle version et les nouveaux arrangements qui sont faits de ce titre célèbre des canadiens se révèle très efficace bien que sa place sur ce disque ici porte à discussion.
    Neon Bible se clôt avec My body is in a cage, morceau le plus ampoulé de l'album mais aussi un des plus poignants avec son orgue d'église, ses chœurs impressionnants et son atmosphère liturgique qui convoque l'auditeur à une sorte de messe incroyable dont il gardera longtemps le souvenir. Encore une perle.
    Avec ce nouvel opus enregistré dans une ancienne église de Montréal rachetée et transformée en studio, c'est bien de cela qu'il s'agit, d'une messe noire fabuleuse à laquelle l'auditeur est convié et dont il gardera longtemps le souvenir.
    Sans sortir un second chef d'oeuvre de rang, Arcade Fire livre un bel album, cohérent et noir qui a pour effet de replacer immédiatement la capitale canadienne à l'épicentre de la carte rock indé.
    Vivemement le prochain!

    Je recommande: Black Mirror, Keep the car running, Ocean of noise, No cars go, The well and the lighthouse, My body is in a cage

    www.arcadefire.com
    www.myspace.com/arcadefire


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