• CANTAT : c'est plus fort que toi

       

     

     

     

    J+2.

    48 heures se sont écoulées depuis la parution ce lundi du premier album de Detroit, le nouveau groupe de Bertrand Cantat.

    Qu'il est difficile d'écouter cet homme s'exprimer à nouveau publiquement, chanter ses peines, hurler ses souffrances après le (les?) drame que l'on sait.

    Dans un premier temps, mal disposé, j'ai réservé un accueil plutôt froid à cet opus.

    "Laisse lui une seconde chance" m'a alors conseillé un ami sur Facebook.

    Soit.

    Après plusieurs écoutes approfondies  je dois bien me rendre à l'évidence. Cet album est une réussite et Cantat est bel et bien de retour.

    A vrai dire, pouvait-il en être autrement ?

    Epaulé par le fidèle Pascal Humbert (Passion Fodder, 16 Horsepower), Cantat n'a jamais déçu, portant pendant deux décennies à bout de bras un groupe qui aura réussi le quasi-improssible pari de réconcilier rock et poésie, fureur et cérébralité.

    Les excompères de Noir Désir désormais out, le chanteur se tourne ici vers des contrées musicales plus personnelles mais tout autant familières.

    Au revoir le rock saturé et bonjour une musique aux accents de blues écorché, sophistiquée, beaucoup plus travaillée, davantage mature.

    Sur ces douze titres planent les fantômes des mentors  de Cantat que sont Jeffrey Lee Pierce (Gun Club), JIm Morrisson ou David Edwards (16 Horsepower, Wovenhand).

    C'est peut être de ce dernier que le bordelais se rapproche aujourd'hui le plus.

    Sans jamais être complaisant, Détroit se veut actuel. Aussi, la couleur globale de cette galette est-elle tout à fait dans l'air du temps.

    Omniprésente, la basse drue d'Humbert fait office de socle solide sur lequel viennent s'entremêler des paysages sonores qui lorgnent vers le post-rock et au-dessus desquels plane l'organe vocal de l'ex Noir Désir.

    Car s'il est bien un élément qui ressort invariablement de cet ensemble riche et dense, c'est bien la voix, imposante de Cantat. Bien que toujours capable d'envolées rageuses ("Le creux de ta main", "Null and void") comme à la belle époque de Noir Dez, celle-ci se fait la plupart du temps grave, profonde voir apaisante.

    Un équilibre fragile et complexe à l'image de son porte-mots, Bertrand Cantat, un artiste majeur, au destin incroyable et un sacré personnage.

     



     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :