• BLUR : le retour (enfin)

                                         BLUR : le retour (enfin)

     

    Treize.

    C’est le nombre d’années qu’il aura fallu avant de pouvoir écouter un nouvel opus de ce grand groupe qu'est Blur.

    Treize ou bien seize si, en bon puriste, on considère que, privé de son guitariste Graham Coxon (pour des raisons d’addiction un peu trop forte aux substances illicites), le groupe auteur de Think Tank n’était pas le Blur des débuts.

    C’est dire si l’attente fut longue pour les fans de ce groupe, qui est devenu en deux décennies un des plus beaux fleurons de la pop britannique

    Leur come-back m’a donc tout autant réjoui qu’il a pu m’inquiéter, la barre des précédents albums étant plutôt élevée.

     Chroniquer un nouvel album de Blur revient donc à s’attaquer à une pointure, un grand nom.

    Tout en étant conscient de son affection (non feinte) pour Albarn and co, MBPR se gardera de verser dans la déférence et le cirage de pompes automatique.

    Il se gardera également de prendre parti dans cette guegerre entre Blur et son "rival" brit (pop) de l’époque : les Gallaghers Brothers.

    D’autant que, aussi longtemps je me souvienne j’ai toujours eu un faible pour Blur.

    Les riffs imparables de Coxon, les rythmiques sautillantes, les refrains fédérateurs chantées par la petite frappe Albarn  tout ceci m’a souvent laissé à penser que ce combo possédait ce petit quelque chose en plus, une fraicheur, une magie même.

    Depuis leur séparation officielle en 2004, le groupe ne s’était illustré que lors de prestations sur scène, à Glastonbury et à Hyde Park notamment.

    Demeurait à transformer l’essai sur disque.

    Il aura fallu pour cela un séjour à Honk-Kong (Chine) en 2014 pour que les quatre musiciens trouvent le moyen de croiser leurs agendas en répétant cinq jours durant dans un studio loué pour l’occasion.

    De cette session made in China naitront une quarantaine de titres, soit assez de matière pour la réalisation d’un nouvel album.

    Deux acteurs ont particulièrement mis la main à la pâte de The Magic Whip :  Graham Coxon et l’ingénieur du son Stephen Street, producteur historique du groupe, convier à nouveau pour travailler avec Blur.

    Les bandes lui ayant été dans un premier temps confiées, Coxon a ensuite fait écouter le résultat à Damon Albarn  (dont l’hyper activité artistique n’est pas un mythe) afin d’obtenir son aval. Bluffé par le résultat, le chanteur blondinet donnera son accord.

    La machine Blur était relancée.

    Le mois dernier est donc paru The Magic Whip, le huitième (et sans doute ultime) album de Blur

    Alors que penser de ce come-back sur disque d’un des groupes anglais les plus populaires de l'histoire ?

    Sur ce disque, le quatuor londonein fait ce qu’il sait faire de mieux: du Blur.

    Mais pas n'importe lequel; du Blur tel qu’on l’avait quitté sur ses deux dernier albums, avec cette optique lo-fi qui a caractérisé les derniers opus du groupe. 

    The Magic Whip s’inscrit dans ce droit fil des albums 13 et éponyme du groupe, ceux avec lesquels la bande à Albarn a amorcé un virage artistique, délaissant son étiquette brit-pop pour un nouveau registre influencé par les groupes de la scène indépendante américaine (Pavement en tête).

    Si ce disque marque le retour de Blur dans son line-up originel, il marque également celui de son guitariste historique, l’excellent Graham Coxon.

    Riffs de guitare en tous genres, bruitages, sonorités diverses, le héro de la six corde fait ici étalage de toutes ses compétences et se pose en principal artisan de ce disque.

    A nouveau reconstitué, le duo Coxon/ Albarn redevient le noyau créatif autour duquel le groupe s’articule.

    Le tout, pour une douzaine de chansons plus que correctes, sans être géniales.

    Il y a «  Go Out » le single, sorte de version rock du "coffee and Tv"  ou de chaînon manquant entre « Song 2 » et « Beetlebum ».

    Les ballades mid-tempo « My Terracota Heart » « Thought I Was A Spaceman » Ice Creaman le sautillant « I Broadcast ». 

    Enrichie de ces divers expériences avec Gorillaz (ou à l’occasion de son disque solo), l’écriture d’Albarn s’est affinée. 

    Surtout, le groupe parait s’être particulièrement amusé en concoctant ce disque, ce qui lui confère un aspect ludique et une réjouissante fraicheur.

    En 2015, Blur, vétéran de la scène brit-pop, demeure un des groupes les plus créatifs et un des plus doués mélodiquement, pas loin derrière Radiohead qui, dans le genre, demeure intouchable.

      

     

       

     

     

     


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