Faut-il encore présenter le groupe qui a réussi la performance de vendre des millions de disques à l’ère du grunge et d’un autre groupe de Seattlle triomphant ?
Quatre années se sont écoulées de puis la sortie de Gigaton, le disque qui a propulsé une fois de plus le groupe américain au sommet des hits d’albums dans le monde (catégorie rock).
Les amateurs de musique brute et énergique connaissent la recette imparable de ces talentueux américains : des morceaux à la vitalité unique, des riffs de tueurs et le chant, cette voix exceptionnelle, celle de l'attachant Eddie Vedder.
Le tout donne un cocktail survitaminé qui a souvent enfanté le meilleur (Ten, Vitalogy..) et au final une discographie remarquable .
Plus de 30 années après leurs débuts, que vaut ce nouvel opus paru il y a une dizaine de jours avec lequel il doit être question de matière noire.
Ça commence très bien avec « Scared of Fear », morceau tonique et rugueux, une parfaite entrée en matière de ce Dark Matter.
La suite, est du même tonneau avec « React, Respond » qui enfonce le clou de ce rock rebelle et flamboyant.
« Wreckage », très beau titre porté par un riff emballant calme le jeu. Une des pépites de cette galette.
Le titre éponyme« Dark Matter », démarre par un impressionnant break de batterie suivi d’un riff qui évoque lointainement RATM ou les Red Hot. C’est lourd, heavy, mais jamais totalement.. un peu comme un mix des Foo Fighters et de Queen Of The Stone Age. La musique de PJ c’est d’ailleurs ce mariage impossible entre énergie rock et mélodie réalisé précocement par ce quintet depuis leurs tous premiers accords en 1991.
Le titre suivant « Won’t Tell » évoque parfois Green Day ou Nada Surf. Un titre parfait pour les soirées estudiantines Outre-Atlantique, en mode indie kids.
Le poignant « Upper Hand » évoque les sonorités des débuts avec un parfum d'un autre groupe majeur de cette scène de Seatlle : Soundgarden.
Suit le très beau "Waiting For Stevie" un titre composé par Vedder en hommage au légendaire musicien aux lunettes noires. Un des titres les plus remarquables de ce nouvel album et un final à la guitare signé Mike Mc Cready.
Pas de répit sur cet album très éléctrique avec "Running", morceau punk-rock dopé aux amphétamines. Si Pearl Jam était une boisson énergisante, son nom serait sans doute celui-ci.
L’entraînant et étonnement pop « Something Special » finit de de nous convaincre que ce disque est sans doute un des meilleurs de la discographie de PJ.
Même si Eddie Vedder s’époumone parfois sur ce Dark Matter, le tout demeure chic et élégant.
La faute sans doute à une production très sobre signée Andrew Watt, un producteur qui a récemment œuvré aux côtés d’Elton John ou des Rolling Stones (excusez- du peu).
Même privé de la chanson tubesque, ce Dark Matter, c'est du rock à l’état brut, sans gras, un petit peu comme une pièce de bœuf de grande qualité, un met riche, plein de très bonnes protéïnes. au point où l’on aurait envie de s’exclamer « Pearl Jam c’est bon, écoutez-en »
Pearl Jam finit par réduire la cadence sur les « Got To Give » et « Setting Sun » qui amène doucement vers la fin de ce disque ni trop court ni trop long.
Ce douzième opus impressionne par sa sobriété et son efficacité. Sans jamais jouer les fier à bras, Pearl Jam a à l’évidence composé un excellent disque de rock à l’américaine, façon Foo Fighters ou Springsteen, sans l’égo du Boss. Celui que rêverait peut être de composer Axel Rose ou Stereophonics.
Très électrique (à l'image de sa pochette) il démontre que Pearl Jam et Eddie Vedder vieillissent très bien, comme une bonne bouteille de Bourgogne qui aurait pris le temps de maturer dans les meilleurs fûts de chêne.
Kurt Cobain et Chris Cornell partis bien trop tôt rejoindre les anges,, Eddie Vedder et sa bande font désormais figure de survivants de ce genre à présent voué aux places d’honneur des classements d'albums.
Leur nouveau disque est à écouter sans aucune modération, en roulant pourquoi pas toutes vitres ouvertes, lunettes de soleil et grand sourire aux lèvres.
Longue vie à Mr Eddie Vedder et à Pearl Jam.