En ce printemps 2025, les journées contrastées se succèdent les unes aux autres, composant un imprévisible mélange de gris et de lumière...
Ce 7 mai pourrait d'ailleurs n'être qu'un mercredi comme les autres, à la fois doux et nuageux.
Pourtant, ce soir je me rends à un concert dans la belle ville de Nantes afin d’y applaudir un grand nom, un groupe légendaire, en tous cas, pour les fans de rock indé : les Pixies. En français : les lutins ou les farfadets.
Originaire de Boston (Massachussets), ce quatuor a changé l’histoire du rock.
C’est en tout cas ce que les spécialistes et les experts affirment.
Arrivée sur la scène rock américaine à la fin des années quatre-vingt, la formation emmenée par le débonnaire (ou pas) Charles Francis a d’emblée proposé une musique singulière, à contre-courant des tendances du moment. Mélange improbable de mélodies limpides et de refrains enragés, Pixies a creusé un sillon dans lequel se sont engouffrées une myriade de formations, à commencer par celle du petit blondinet de Seattle, qui a ainsi pu atteindre le nirvana.
Avec ce groupe au son et à la démarche singulière, le rock américain retrouvait une nouvelle fraîcheur et un futur.
Oui, Pixies était le futur.
Précurseurs, pionniers.. les mots peinent a décrire le changement de paradigme que ce groupe a engendré.
Néanmoins, la trajectoire de ces lutins pixies fut longtemps dans l’ombre des grands noms de l’époque, jusqu’à l’explosion du phénomène Nevermind et la présence d’un leur titre sur une BO d’un film marquante, Fight Club, en 1999.
C’est donc un groupe emblématique que je m’en vais applaudir ce soir dans la grande salle du Zénith de St-Herblain, situé dans la banlieue nantaise.
Plus de 9000 spectateurs présents, le groupe a fait quasiment le plein.
La moyennne des spectateurs oscille entre quadras et quinquas, ceux-là bercés par les Ouh Ouh sur « Where Is My Mind », les « Velouria » ou les « Gouge Away ».
L’atmosphère est électrique.
La bande son d’attente est plutôt quali. On peut y entendre R.EM, Arcade Fire, Bowie.. et une version instrumentale de Wave of Mutilation, un des classiques des Pixies.
Après une première partie insipide (aussi tôt écoutée, aussi vite oubliée), le speaker annonce une nouvelle plutôt étonnante : un entracte de 30 minutes avant l’entrée des lutins de Boston.
Zut ! C’est contrariant . La bière n’étant pas vraiment bon marché (5 euros le verre) et les places étant chères, l’attente sera longue avant de pouvoir entendre un premier accord de la guitare de Black Francis.
Il est 21h lorsque quatre silhouettes prennent enfin possession de la scène. Je reconnais le bnatteur David Lovering, Joey Santiago le guitariste aux cheveux blanchis, Franck black et la nouvelle bassiste Emma Richardson.
C’est parti avec le riff immédiatement reconnaissable de « Monkey Gone To Heaven », immédiatement suivi d’un « Wave to mutilation » d’assez bonne facture.
Première surprise avec « Head On » reprise de Jesus and Mary Chains que les lutins avaient enregistré sur leur cinquième album Trompe Le Monde.
Le groupe joue compact, un poil mécanique. Je me dis que les titres suivants seront sans doute à l’avenant et que les quatre musiciens vont gérer leur stress au mieux.
Assez mal mixé, le son global du groupe est assez strident, peu agréable et ne nous rend pas très enthousiaste à l’idée d’entendre ce qui va suivre.
La suite, ce sont «U-Mass » et « Planet of SOunf » enchainés à mille à l’heure, sans communication envers le public, ni pause. Un sentiment désagréable m’envahit alors, comme si ce soir allait être celui de la déception, du flop.
Peu démonstratif, le groupe joue sans envie, presque sans âme.
« In Heaven » calme le jeu… et ça fait du bien après quinze minutes de rock cacaphonique, trop bruyant pour être aimable. « In Heaven... everything is fine » clame à tue tête Charles Francis... mais ici tout ne l’est pas mon cher Franck!
« Here comes your man » (un de mes titres préférés des lutins) , « Vamos » ou « Cactus » sont joués sans entrain et le concert ne décolle pas. C’est quasi mou, sans relief, malgré un déluge sonore.
« Chicken » un des titres extrait du dernier album du groupe paru en 2024 redonne quelque peu espoir. On retrouve alors la verve de Black et le sens mélodique entraînant des Pixies, celui qu’on aime.
Meme impression avec « Jane (The Night Zombies Came ») extrait du dernier opus et qui semble tiré de Surfer Rosa, leur premier fait d’armes discographiques.
Hélas, trois fois hélas, les titres qui suivent ne confirment pas cette très légère embellie. « Motoroller », « Gouge Away » ou « Subbacultcha » sont joués à fond la caisse mais feeling et entrain sont définitivement absents. La faute à un soucis de règlages du son ? Ou Les Pixies s’ennuiraient-ils ce soir ? Et nous avec alors.
Même lorsque l’intro de « Hey » raisonne dans les murs du zénith, le groupe semble jouer de manière désincarnée, comme s’il était pressé d’en finir .
Que c’est laid un groupe songeant aux futures dates de sa tournée. Les Pixies n’ont visiblement pas envie de jouer ce soir.
« Caribou » et « Debaser » tentent de relancer la machine mais rien n’y fait, le concert demeure au ras du sol de cette salle trop froide, trop grande peut être.
Les Pixies font le boulot, plutôt salement à vrai dire.
C’en est trop pour mes tympans et mon mindset, je décide de ressortir de la salle et de rejoindre les quelques personnes également à l’extérieur des portes du zénith qui me confirment elles aussi leur déception et leur impression d’un groupe venu en roue libre, sans motivation. Si ce n’est celle de récupérer un joli cachet...
Nous décidons de ne plus cautionner ce genre de prestation et après nous être effarés et très agacés des tarifs de la boutique (un t-shirt 40€, une affiche 35€), nous décidons de ne pas retourner dans la salle
La soirée, quoique très décevante, se poursuivra devant une bonne bière, à regarder la fin du match PSG - Arsenal.
En rentrant chez moi, je me disais ...I’ve been tired.
Et... Where was my mind .. ?
MBPR