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Gros plan : RICHARD HAWLEY

To Croon. En anglais, chantonner, murmurer.

Si le chanteur Richard Hawley n’a pas pour habitude de susurrer ses paroles à ses fans, son, timbre chaud velouté n’en demeure pas moins la principale porte d’entrée de son univers.

Il y a quelques mois, le vocaliste originaire de Sheffield a publié son dixième album intitulé In the City They Call You Love.

Un disque comme très souvent dans notre hexagone, passé quasi-inaperçu alors qu'il est sans doute un de ses plus beaux.

Cet opus est fait de 12 titres au style intemporel qui ne peuvent que ravir les fans.

Une atmosphère au charme rétro s’en dégage comme sur ce « Two For His Heels », morceau aux accents rockabilly qui accueille l’auditeur.

Une basse façon Straycats, des guitares réverberées, la coiffure (la sienne) banane et le perfecto qui n'est sans doute pas très éloigné, ce titre nous plonge dans une atmosphère de moiteur de pub anglais. Ca sent la sueur, celle des ouvriers de Sheffield dont on sait Hawley demeuré proche.

"Have Love "et son tempo syncopé façon Chris Isaak (Baby Did a bad Bad Thing) nous rappelle que Richard Hawley appartient à une catégorie d’artiste à part, celle dite des chanteurs de charme .

« Prisms In Jeans » est un de ces titres courts anachronique dont le crooner est coutumier. Tel un Roy Orbison du troisième millénaire, il émerveille avec cette belle mélodie posée sur des guitares sixties.

Le meilleur est toutefois à venir avec « Heavy Rain », flamboyante ballade à écouter au coin du feu, un verre de whisky à la main. Une des pépites de ce disque.

Avec « People » le chanteur aux faux airs d’Elvis Costello fait référence à cette habitude qu’on les habitants de Sheffield d'appeler tout le monde "love", une pratique particulièrement agaçante pour Hawley qui n’en n’a pas moins l’amour des petites gens.

Le titre suivant « Hear That Lonesome Whistle Blow » convoque l’ame de Johnny Cash et du King le temps d’une fabuleuse ballade country mid -tempo du plus bel effet.

L’énergique « Deep Space » nous rappelle que le chanteur a officié chez Pulp avant de se découvrir, il y a plus de vingt ans,une vocation de crooner. Du rock puissant qui pourra électrifier n’importe quel auditoire.

Malin, le chanteur sait immédiatement nous apaiser avec « Deep Water » et son tempo ralenti qui fait presque office de berceuse.

« I’ll Never Got Over You » est une ballade romantique avec laquelle Hawley fait part de ses sentiments à l’égard de celle qui partage son quotidien depuis plusieurs décennies. Touchant et élégant.

« Do I Really Need To Know » et sa rythmique bossa compose un précieux écrin pour le chant délicat du crooner. Une douceur à écouter sans modération.

Le disque s’achève avec deux compositions de très belle facture. « When The Lights Go Out » d’abord, sur lequel le crooner étale toute sa classe et enfin « This Night » dont les violons referment avec délicatesse ce nouvel album.

Les quarante-deux minutes que comporte ce disque sont passées tel un train à grande vitesse qui propulse l’auditeur dans une délicieuse atmosphère nostalgique.

A la fois sobre et élégant, ce dixième disque de ce chanteur unique est une pépite et sans doute un aboutissement pour son auteur.

A la manière de Springsteen pour les laissés pour compte de l’Amérique, Richard Hawley conte avec une belle générosité les trajectoires cabossées de ces familles ouvrières du nord de l’Angleterre pour lesquelles le monde économique libéral n’a que très peu de considération.

En 2019, à l’occasion de la sortie de son neuvième album intitulé Further, il avait déclaré « Je voulais amener un peu de chaleur, pour contraster avec le bordel actuel ».

Gageons qu’à désormais 58 ans, cette envie généreuse anime toujours le crooner de Sheffield.

MBPR

 

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