Par volfoni77
Si ce nom ne vous dit pas grand chose, c'est peut etre que vous n'êtes pas un de ces membres émérites de la famille indie, celle qui ne se satisfait pas (ou rarement) des artistes grand public et qui inlassablement, prospecte à la découverte de nouvelles sensations et de groupes dont les grands médias ne diffusent que très rarement les oeuvres.
Formé au tout début des années 90, Shed Seven est un quatuor originaire de York dans le nord-est de l'Angleterre qu'on rangera dans la catégorie des outsiders. Rarement aux premières places des classements, leur constance et la qualité de leurs enregistrements en font une formation trop sous-cotée et trop méconnue du grand public.
Auteurs de tubes indé remarquables durant la décennie quatre-vingt dix (celle qui consacra le genre brit pop comme genre majeur), Shed Seven est passé à côté des lauriers de la gloire dont ont été auréolés Oasis et Blur.
Régulièrement comparé aux Smiths (dont il possède la classe et une certaine grâce) le groupe emmené par le chanteur Rick Witter et le guitariste Paul Banks, n’a pourtant jamais atteint la popularité des Coldplay, Radiohead ou Muse.
Avec quatre albums au compteur, le groupe du Yorkshire n’aura pourtant pas été le feu de paille que certains critiques à la plume acérée avaient envisagé.
Plusieurs fois disques d’or et auteurs de singles demeurés longtemps dans le top 40 anglais, Shed Seven (du nom d’un hangar ferroviaire situé à l’extérieur de la gare de York) a acquis au fil de leurs albums une popularité dans la Perfide Albion ainsi qu'à l'international (le groupe a obtenu plusieurs récompenses au Japon) sans pourtant ne jamais dépasser le stade du second rôle, voir du second couteau.
Une réalité injuste, tant ce quatuor recèle en son sein presque autant de talents qu'Oasis et Blur réunis.
Qu'il s'agisse du fougueux chanteur Rick Witter (aujourd'hui agé de 52 ans) , des talentueux guitaristes Joe Johnson et Paul Banks ou de la section rythmique composée du bassiste Tom Glawdin et du batteur Alan Reach, ce combo est un groupe à l'alchimie rare.
Après trois albums et une séparation en 2003, le groupe s’est reformé sous la forme d’un quintet et a publié en 2017 un quatrième opus intitulé Instant Pleasures.
Mais c’est l’année dernière qu'il a obtenu une étonnante consécration : deux numéros un la même année, une performance que seuls avant eux Abba, les Beatles et Queen (pour les formations de la catégorie pop/rock) étaient parvenus à obtenir.
Il y eut d’abord A Matter Of Time, paru en janvier dernier, qui atteint à la surprise générale la première place des charts anglais. Cet accomplissement fut suivi d'un second à l'automne dernier à la suite de la parution de Liquid Gold, un disque offrant une relecture de leurs plus grands succès accompagné d'un orchestre à cordes et qui atteint lui aussi le sommet du classement des meilleures ventes d'albums au Royaume-Uni.
L'heure de la consécration avait donc sonné pour ce groupe dont le travail avait fini par payer.
Moins bankable que d’autres formations anglaises à la renommée mondiale, Shed Seven a toujours privilégié la qualité de l’écriture au buzz et au marketing. Un songwriting exigeant au service d’une rage et d’une flamboyance toute britannique.
Talentueux élève de la promotion brit pop de la décennie quatre-vingt dix, ce combo en a conservé l'ambition et l'envie propres à ceux dont les rêves atteignent parfois les étoiles.
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MBPR
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