-
"if you looking for a way out" (version live)
"that leaving feeling" morceau extrait du dernier album de Staples
votre commentaire -
-
-
Il ya les groupes qu'on écoute quelques semaines, quelques mois et qu''on range bien vite au rayon des oeuvres consommées et il ya ceux auxquels on s'attache durablement, qu'on ne se lasse pas d'écouter et dont on conserve précieusement les albums pour surtout ne jamais les égarer
Les disques des Tindersticks sont de ceux là, de ces groupes rares et uniques auxquels (au même titre que Radiohead, Smog, REM, Lambchop et quelques autres) on finit toujours par revenir
Le groupe originaire de Nottingham a marqué les esprits au début des années quatre-vingt dixavec une musique très intense, mélange de pop baroque surannée et de romantisme sombre
Pour ceux qui ne connaissent pas ce groupe, les Tindersticks sont un peu à la pop ce qu'est Abel Ferrara au septième art, des fabricants d'oeuvres déchirantes, bouleversantes dont on ne ressort pas indemne
Avec six albums au compteur (le dernier étant sorti en 2004) les brindilles anglaises avaient ans doute fait le tour de la question, plus rien à dire
C'est ainsi qu'on apprenait il ya trois ans que le groupe avait décidé de mettre son activité en mode veille pour une durée indéterminée
Certes les meilleures choses ont une faim mais cette nouvelle avait l'effet d'un déchirement pour tout fan du groupe
Il y eu bien les deux albums en solo du chanteur Stuart Staples pour nous se consoler mais ça ne suffisait pas pour remplacer un groupe justement irremplaçable
Si bien que lorsqu'on apprit la nouvelle de leur retour discographique avec un septième album en vue je ne put retenir mon sentiment de joie mélée à de l'excitation et à de l'inquiétude aussi compréhensible après une si longue absence
Le disque intitulé The hungry saw a été enregistré en formation réduite trio et en huit jours dans le studio que Stuart staples a fait construire dans la Creuse olà ù il réside
Huit jours cela peut paraitre court relativement peu compte tenu du caractère ambitieux de la musiquedes Tindersticks
Mais c'est justement dans cette immédiateté, dans cette fraîcheur retrouvé que réside les raisons du succès de ce disque
Car The Hungry saw ne déçoit pas
Bien au contraire il renoue avec le glorieux 'esprit des premiers albums
A peine l'objet inséré dans le lecteur et le décor est planté
Quelques notes d'un piano tragique en guise d'introduction et un instrumental d'une noirceur extrême pour commencer
Les Tindersticks ne sont toujours pas là pour se faire se trémousser dans les chaumières mais on était prevenu avant
Passée cette intro minimaliste et puissante on attaque ensuite avec "Yesterday tomorrow" premier morceau de bravoure où l'on retouve tout ce qui fait le charme et la personnalité des Tindersticks, à savoir ce flegme so british et ce romantisme passionné
le son est impeccable, le chant langoureux de Staples est mixé au premier plan et la voix toujours aussi décalée et maniérée est chaude comme à son habitude
La musique des Tinderstocks est hors des modes c'est certain
Très belle entrée en matière quoi qu'il en soit
On se détend un peu avec "The flicker of a little girl" morceau country/folk mid tempo dans la lignée des titres plus enjoués que comportent souvent les albums des Tindersticks
Mais chassez le naturel et il revient bien vitre au galop en l'occurence avec "Feel the sun" qui nous en met un bon coup sur la carafe avec son piano dépouillé ea voix tremblotante de Staples
E type, instrumental qui suit, aurait luitrès bien pu figurer sur le premier album des anglais, celui des classiques "Patchwork", "City Sicknes ou "Jnsm" et "Marbles"
The other side of the world fait la part belle aux Tindersticks qu'on aime tant, ceux des "Another night in" "No more affairs" de "Tiny affairs", ceux qui savent comment faire pour nous tirer des larmes
Une perle
A nouveau un interlude instrumental pour nous remettre de nos émotions avant d'attaquer la seconde moité du cd
Un riff de guitare dont Neil Frazer a le secret nous tire de notre torpeur
C'est l'intro de The hungry saw, le morceau éponyme du disque
Un titre un peu plus gai, presque léger (tout est relatif)
Le disque semble ensuite suspendre le temps sur "Mother dear" où l'on entend un orgue de messe accompagner seul la voix de Staples, le tout sur fond de percussions crescendo
"Boobar" qui suit me rappele le magnifique "That leaving feeling" sur le second opus de Staples (en duo avec la chanteuse Lhasa)
Un titre pop/folk un peu en dessous du reste du disque notamment à cause de ses choeurs un peu "culcul" à la fin
"All the love" en revanche est d'un autre acabit
Etonnament cette chanson me rappele un titre du groupe français Tue-Loup qui figurait sur leur second opus inititulé "kashmin"
Comme souvent sur les disques des Tindersticks, une place de choix est réservée à des voix féminines de chanteuses talentueuses
C'est le cas sur ce morceau où une vocalise féminine accompagne le timbre chaud de Staples
Un peu plombant mais bon
"Turns we look" clôt cet album avec moultes envolées lyriques et arrangements decordes à tel point que j'aurais bien vu ce titre figurer sur "Simple pleasure" ou "Waiting for the moon" les deux albums les plus lumineux des dandys anglais
Et voilà c'est terminé
Rien à redire sur cet album, aucune faute de parcours et un retour plus que réussi pour les indispensables Tindersticks
Et à n'en pas douter un septième opus qui viendra prendre place aux côtés des six autres premiers albums
Que pouvait-on espérer de plus de la part d'un groupe qui n' plus rien à prouver?
Rien
Si ce n'est que Stuart Staples et sa bande poursuive la glorieuse aventure débutée avec "City sickness" en 1991 il ya déjà plus de quinze ans !
votre commentaire