• Ride, madeleine indie de nos 20 ans

                              

     

     

    Flash-back : Début des nineties, un quatuor en provenance d’Oxford déboule sur la scène pop/rock britannique. 

    Son nom? Ride.

    Quatre jeunes garçons issus de deux école d’arts qui décident de se réunir autour d'un amour immodéré des Smiths et de The Jesus And Mary Chains.

    Après quelques concerts remarqués, le groupe parvient à attirer les oreilles des maisons de disques dont celles de Creation Records en la personne de son manager Alan Gee qui,  très enthousiaste, signe le groupe.

    Fort de ce soutien, le combo publie très rapidement une série d’EP qui lui ouvre les portes de la notoriété.

    En 1990 parait « Nowhere » un premier album qui devient en quelques semaines un carton tout autant qu’un succès critique.

    Bâti autour du tandem Mark Gardener(chant) / Andy Bell (guitare), Ride possède une identité musicale forte.

    Avec son cocktail de guitares distordues et de mélodies pop, Ride se voit très vite rattacher au mouvement shoegaze, 

    Devenu un des nouveaux noms majeurs de ce courant, Ride réalise un second coup de maître dès le disque suivant avec Going Blank Again paru en 1992.

    Un disque impeccable et flamboyant avec lequel le combo d’Oxford fait son entrée dans les charts britanniques, parvenant même à faire classer dans le Top Ten un titre de plus de 8 minutes, le single "Leave Them All Behind".

    A l’orée du milieu des nineties, tout va donc pour le mieux pour Ride.

    En apparence seulement, car en interne, des dissensions ont vu déjà le jour entre Mark Gardener et Andy Bell.

    Autant de querelles d'égo et de désaccords qui vont rapidement ternir l’atmosphère (pourtant radieuse) qui règne autour du groupe.

    C’est dans ce contexte tendu que parait en 1994 "Carnival of Light" le troisième opus.

    Un disque assez mal reçu par la critique et vite dénigré par ses auteurs qui l’affublent même du surnom de "Carnaval of Shite". 

    Avec ce troisième album, le quatuor apparaît comme quelque peu égaré, tiraillé entre deux alternatives: le shoegazing des débuts ou un virage (opportuniste) Brit Pop, pour survivre à la mode alors en vogue Outre-Manche. 

    Ride fait désormais du sur-place, Les musiciens ne trouvent plus de terrain d’entente et ce qui devait arriver arrive deux ans plus tard. Au printemps 1996, le groupe décide de se séparer, mettant ainsi un terme à son existence en tant que formation musicale.

    Cette décision intervient quelques jours après avoir publié un quatrième album Tarantula qualifié de naufrage par la presse musicale britannique.

    La nouvelle d’une reformation de Ride vingt ans plus tard est donc une agréable surprise.

    Qui aurait en effet pu imaginer des retrouvailles entre Gardener et Bell pour donner naissance à un successeur de Tarantula ? Pas MBPR en tout cas.

    Alors que vaut-il ce cinquième volet?

    Pour ce disque de la réconciliation, le groupe s’est adjoint les services d’un DJ (Erol Alkan) et a laissé à l'expérimenté Alan Moulder (Depeche Mode, Placeco, NIN) les manettes du mixage.

    A l’écoute de Weather Diaries, Ride version 2017 devient moins un rejeton de My Bloody Valentine qu’un héritier de New Order (ce qui est loin d’être péjoratif).

    Aidé de cette production luxueuse, le disque manque sans doute de ce qui faisait le charme de la musique des quatre garçons d’Oxford, ces aspérités et ces imperfections sonores mais fait preuve d'une efficacité indéniable. Des titres tels que "All i Want" ou "Charm Assault" méritent largement le détour.

    S’il contient certains des ingrédients (guitares noisy et mélodies sublimées par le chant tout en retenue de Gardener) qui ont fait le succès de la formation d’Oxford,, les nouveaux titres peinent à soutenir la comparaison avec ceux des anciens albums.

    Il y a bien « Cali » ce titre avec lequel la noisy-pop teintée new wave de la bande à Gardener prouve qu’elle peut encore en montrer à bien d’autres groupes, le reste est composé de morceaux brit-pop efficaces.

    A l’excepté du très noisy titre éponyme  aucun des onze morceaux de cette galette ne renouent véritablement avec le style shoegaze des débuts.

    Le début du disque fait quant à lui la part belle à l'efficacité avec de bons morceaux brit-pop comme on pouvait en composer il y a près de 25 ans. 

    Alors une déception que ce disque?

    Sans être leur meilleur album, Weather Diaries remplit correctement les termes du contrat de cette surprenante reformation.

    Madeleine indie de nos 20 ans, Ride est devenu au fil des années un compagnon de route que l’on aime à re-croiser, au détour d’un concert ou d’un festival.

    Ride, c’est un amour de jeunesse, une jolie histoire, qui s‘était quelque peu mal terminée.

    Le quatuor d’Oxford est un groupe authentique, unique, sorte de version moderne et noise des Smiths, un groupe qu’on goûte à faire découvrir à ses amis ou dont on retrouve un jour trace sur la bande son d’un long métrage de Gondry ou de Xavier Dolan.

    Ride ne sera jamais Oasis ni Coldplay.

    De bons amis en quelques sortes, que l’on apprécie de retrouver de temps à autre pour constater qu’au fond ils n’ont guère changé.

    Ils ont juste vieilli. 

     

      

     

     

                                

     

                             La madeleine Ride

     

     

     

     

     

     

     


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