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    Le clap final s'avançant à grand pas, vient l'heure du bilan, exercice traditionnel de fin d'année.

    A l'instant des douze coups de minuit du 31 décembre, que faudra-t-il retenir de ces cinquante-deux semaines explorations? 

    Deux énormes chocs d'abord : les disparitions de deux légendes : David Bowie suivie quelques semaines plus tard de celle non moins stupéfiante de Prince.  

    Deux icônes populaires parties trop tôt. 

    Une tendance funeste qui s'est poursuivie jusqu'aux dernières semaines de 2016 avec la perte en décembre d'un autre grant,, le poète canadien Leonard Cohen, parti quelques jours seulement après la publication de son ultime album. * 

    L'année musicale 2016 aura donc à jamais ce goût de sapin, celui de crépuscule des stars de la pop (celle des 80's notamment).

    A propos de Sapin, voilà un groupe que j'ai découvert en cette année maudite. 

    Un trio rennais jouant un folk/country aux accents garage dont les mélodies et les textes ironiques ont tout pour convaincre un public plus large que le petit cercle des connaisseurs qui les suivent actuellement sur la Toile.

    Autre découverte (made in France), The Inspecteur Clouzo, duo fusion/rock originaire du pays gascon , connu pour ses performances scéniques tonitruantes autey en janvier d'un double album home made, sur lequel l'on peut entendre aussi bien le son des canards (le groupe posséde également une activité d'élevage) que des riffs de guitare telluriques. A voir une fois sur scène au moins, pour se dire que le rock, le vrai, n'est pas aussi moribond qu'on veut bien le dire.

    Moribonds on pensait être les Pixies revenus avec un sixième album qui a enchanté mon automne. Un disque qui pourrait laisser penser que le groupe de Franck Black est parti pour une seconde carrière.  

    Qui dit fin d'année dit classement et donc répartition entre tops et flops.

    Parmi les premiers, Tindersticks revenus avec un nouveau disque toujours plein de ce romantisme baroque et élégant qui leur est propre.  

    Epatant aussi, l'album de Piers Faccini, de retour avec un disque aux accents de world music, antidote parfait au contexte d'intolérance et de guerre de ces derniers mois. 

    Satisfaisant et même jouissif par instant, le disque de Ben Harper retrouvant son groupe originel The Innocent Criminals. Un retour vers le futur du californien appréciable. 

    2016 a été l'année du come-back d'une figure légendaire du rock : Iggy Pop de retour en avril dernier avec un album justement intitulé Post Depression composé en compagnie du toujours inspiré Josh Jomme. Le retour au rock d'un des derniers géants de ce genre.

    Sans Jack White (certainement le meilleur représentant actuel du rock), 2016 aura confié les rênes des guitares aux flamboyants The Kills, formation formidable qui a publié un cinquième album dans la droite lignée de ce que le groupe sait faire depuis ses début.

    Séduisants, The Last Shadow Puppets le duo complice Alex Turner / Miles Kanes qui a fait briller 2016 via un second opus dans la veine notalgique et romantique du premier. . 

    La scène pop hexagonale n'aura pas été en reste en 2016 avec les albums de La Femme, de Grand Blanc, de Lescop et Justice, quatre noms dont on n'a pas fini d'entendre.  

    Catégorie flops, les déceptions (ou semi-déceptions) incarnées par les retours de l'anglaise PJ Harvey , des Red Hot Chili Peppers et de l'australien Nick Cave. Trois valeurs autrefois sures de cette planète pop/rock qui paraissent être désormais sur une pente assez déclinante. 

    Sur la fin m'auront laissé également laissé les disques de Richard Ashcroft et de Pete Doherty.

    Cette année aura également vu l'éclosion au sommet d'une nouvelle star pop : LP (Laura Pergolizi) dont la ballade aux accents folk/soul "Lost on you" aura tourné en boucle dans de nombreux lecteurs. Une révélation que cette chanteuse américaine trentenaire demeurée longtemps dans l l'ombre de grandes stars dont elle est désormais l'égale. Partie pour durer

    Espoir indie pour 2017 (et les suviantes), The Blind Suns, un trio shoegaze/surf originaire d'Angers influencé par Mazzy stars tout autant que par Jesus And Mary Chains dont la trajectoire ascendante ne cesse d'aller vers le haut. A suivre de près.

     

     RDV en 2017 désormais avec au programme :  Arcade Fire, Depeche Mode, Fleet Foxes, Queens Of The Stone Age, The XX, ou les revenants Ride et Jesus and Mary Chains.

     

    * A l'heure où je rédige ce billet, je viens d'apprendre la disparition d'une autre icône de la musique pop :George Michael

    R.I.P George 

                                          

                    

     


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        Et toi, Bertrand reviens!

     

     

     

     

     


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  •                                SAEZ : le chagrin et la colère

     

     

    Plus de quinze ans se sont écoulées depuis la parution en 1999 de "Jeune et Con" le titre qui allait révélé le rocker Damien Saez au grand public.

    Avec cet entêtant single, les amateurs de musique à guitares découvrait un jeune talent très prometteur.

    Multi-instrumentiste (guitariste et diplomé du conservatoire de piano de Dijon), auteur-compositeur-interprète, entouré de fidèles amis musiciens, le CV du jeune Damien avait de quoi séduire un public rock hexagonal toujours en recherche de de nouveauté et talents juvéniles.  

    Il y a quelques mois, l'auteur de jeune et con refaisait surface via une série de posts et de tweets annonçant l'avènement d'un nouveau projet le concernant.

    Intitulé Le Manifeste, ce concept complexe incluait la publication de deux albums ainsi qu'une tournée à l'automne et au printemps 2017.

    Ambitieux, ce travail avait été annoncé à grands renforts de verbe lyrique tel A l'aube du grand voyage" ou bien l'expression Nouvel art usitée  pour décrire la démarche du chanteur.

    On allait donc voir ce qu'on allait voir.

    Le 9 décembre dernier est paru le premier volet de ce grand dessein : un album (le neuvième) intitulé Le Manifeste, l'Oiseau Liberté et Prélude Acte II.

    10 titres avec lequel le chanteur part une fois encore en croisade contre les injustices de ce monde et contre la médiocrité ambiante.

    Comme beaucoup d'artistes, le dijonnais a été marqué et bouleversé par les évènements qui ont lieu dans l'Hexagone en 2015.

    Ce premier volet du Manifeste compte de nombreuses références à ces évènements tragiques.

    Les titres "Tous les gamins du monde" et "Les enfants paradis" sont même directement dédiés au victimes de ces actes atroces.

    Touchant et poignant, Saez se démène de toute son âme (écorchée) pour faire couler des larmes sur les joues de ses auditeurs, à l'image de Mélancolie, le personnage aux allures de clown triste présent sur la pochette.

    Théâtral et enflammé, Saez évoque les grands idéaux de Liberté, de patrie et de Paix et peste contre le systéme, s'en prenant à notre société, à ses dérives consuméristes.

    Un salmigondis de discours un peu indigeste et qui peut faire sourire malgré le fait que ces belles déclarations d'intention soient soutenues par des mélodies inspirées (jouées pour la pluapart au piano ou à la guitare sèche).

    Guerrier des mots, Saez développe sur cet opus une complainte nostalgique empreinte de mélancolie.

    Un refrain qui lui est familier qui s'il peut paraitre de prime abord convaincant péche par une trop grande simplicité.

    A maintenant 41 ans, le chanteur s'exprime de manière toujours aussi violente et sans nuance qu'à ses débuts. Une forme de naïveté à la fois touchante et agaçante.  

    La seconde partie est un coup de gueule de Daez contre le business de l’industrie musicale.

    Se sentant menacé par la puissance des maisons de disques, notre Damien n'a pas le moral. 

    Sur "le dernier disque", il évoque sa lassitude face à une industrie musicale qui ne jurerait  plus que par l'argent et le  profit.

    "Permets-moi de sauver ce que j'ai de Rimbaud" le rocker n'y va pas avec le dos de la cuillère à l'instant d'évoquer la lutte entre les artistes vrais et les chantres du business de la musique.

    "Si j'ai trop combattu, trop de moulins à vent"... la possibilité de cesser son activité de chanteur est évoquée.

    Un discours un poil démagogique?

    L'auteur de "Jeune et Con" n'est pas à plaindre.

    Ses disques se sont pour la plupart bien vendus et ses concerts sont sold out, les tickets s'arrachant comme des petits pains.

    Comme avant lui Manu Chao ou Noir Désir, cette parole militante et engagée est mise à mal par le statut d'artiste reconnu bénéficiant du soutien sans faille des multinationales de son créateur. 

    Davantage que le fond, c'est la forme choisie qui fait obstacle à mon plaisir.

    Se référant à Brel, à Brassens, tout autant qu'à Molière, Saez se revendique en tant que Grand Défenseur de la culture française. 

    Une posture narcissique qui peut lasser à la longue.

    Ne craignant ni l'écueil du trop plein de lyrisme ni celui de la grandiloquence (il peut tour à tour citer Rimbaud ou Barbara sans que ses fans n'y voient là une quelconque prétention), Saez s'auto-revendique poète.

    Un tour de force ou de passe-passe. Au choix.

    Si les intentions humanistes de Saez sont louables, son égocentrisme (mal dissimulé) et son arrogance sont deux aspects de sa personnalité qui à mon sens mettant à mal et contrebalancent une démarche qui se veut généreuse et désintéressée. 

                       

     

                     

     

     

     

                     

     

         

     

     


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  • En mai fais ce qu'il te plait...mais surtout écoute ce qu'il te plait.

    Pourquoi pas le revenant et inspiré Richard Ashcroft (ex Verve) auteur d'un bon disque ou le non moins important Christophe Miossec, revenu avec un disque étonnant, fruit d'une longue aventure, toujours en très bonne compagnie.

     

                     

     

     

     

                       

     

     

     

     


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